Fiche de lecture « L’approche centrée sur la personne»

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Descriptif :

Inventeur de la « thérapie centrée sur la personne », Carl Rogers est considéré comme le plus influent de tous les psychologues américains. On lui doit seize livres et plus de deux cents articles. Moins d’un an avant sa disparition, en février 1987, il avait entrepris de regrouper en un seul volume certains de ses écrits, s’assurant pour cela le concours de son biographe, Howard Kirschenbaum, et d’une collaboratrice de longue date, Valérie Land Henderson, qui ont, à la mort du grand psychologue, mené ce projet à son terme. L’approche centrée sur la personne constitue la meilleure introduction possible à la vie et à l’œuvre de l’un des penseurs les plus créatifs et les plus novateurs du XXe siècle. À travers des textes, dont la publication s’étend de 1942 à 1987, le lecteur découvrira l’homme évoquant l’origine de sa vocation ou encore son mariage ; le thérapeute aux prises avec des cas individuels mais aussi le chercheur, l’enseignant et l’humaniste, soucieux d’approfondir le dialogue par-delà les frontières. Il assistera à la naissance de la thérapie centrée sur la personne et, sous ses yeux, se déroulera une vie entièrement consacrée, par Rogers, aux idéaux qui furent les siens. À côté de textes déjà publiés, cet ouvrage met à la disposition du public des documents dont l’originalité et l’importance avaient jusqu’alors été réservées au cercle étroit des revues spécialisées.

1. Ce que j’ai retenu

Chaque fois que j’accepte une autre personne, c’est-à-dire, plus précisément, que j’accepte les sentiments, les attitudes et les croyances qui sont pour elle fondamentales et essentielles, alors je l’aide à devenir une personne : et pour moi, cela n’a pas de prix
Une approche relativement non directive reste, à ma connaissance, le moyen le plus naturel et le plus efficace de satisfaire aux conditions de base du progrès thérapeutique : authenticité, valorisation, compréhension.

2.Les extraits de mes notes

Penser, dans sa tête, que l’être humain possède en lui le potentiel de son développement est une belle idée qui n’engage pas beaucoup. Mais considérer, en son for intérieur, la personne que l’on a en face de soi comme son égal, comme celle qui seule détient les clefs du sens qu’elle donne à sa vie est une toute autre gageure, bien moins évidente
L’approche centrée sur la personne met réellement et fortement à contribution celui qui décide de l’appliquer car, même s’il dispose d’une théorie solide et confirmée par la recherche, il ne peut amener que ce qu’il a lui-même intégré.
L’expression « centrée sur la personne » renvoie à une réalité bien différente : il s’agit d’être présent, là, en face de l’autre, et de le suivre sans relâche dans ce qu’il dit sans pour autant se laisser entraîner par son histoire.
L’élément décisif, c’est la confiance que nous avons en nous-même et dans les autres, dans la communication, dans la gestion de nos sentiments et de nos conflits, dans la recherche d’un sens à notre vie
Je me réjouis des réactions à mon activité, et la critique, qu’elle soit amicale ou hostile, comme la louange, qu’elle soit sincère ou servile, font partie de ces réactions. Mais il m’appartient qu’à moi d’en prendre la mesure, et d’en apprécier le sens et l’intérêt
Je me suis rendu compte qu’ils éveillaient presque toujours des échos chez mes lecteurs. C’est pourquoi je me suis convaincu que ce qu’il y a de plus personnel, de plus rare en nous est aussi, pour peu que nous le sachions l’exprimer et le faire partager, ce qui parle le plus aux autres
C’est le sentiment, pas le contenu, exprimé qui est pris en considération
Plus profondes et plus violentes sont les expressions négatives (à condition qu’elles soient acceptées et identifiées) et plus inéluctable sera l’expression de sentiments positifs tels que l’amour, la sociabilité, le respect de soi, le désir de se conduire en adulte
En accueillant aussi bien les pulsions adultes que les pulsions infantiles, les attitudes agressives que les attitudes sociales, les sentiments de culpabilité que les manifestations de sérénité, le psychologue donne à la personne la possibilité, pour la première fois de sa vie, de se comprendre tel qu’elle est, sans éprouver le besoin de se défendre contre ses sentiments négatifs, et sans avoir l’occasion de surestimer ses sentiments positifs
Les déterminants essentiels de l’efficacité de l’aide reçue. Selon eux, ce sont les attitudes suivantes qui, dans la relation, rendent compte de leurs propres changements : la confiance éprouvée envers le thérapeute, le fait d’être compris par le thérapeute, le sentiment de pouvoir faire des choix et prendre des décisions en, toute indépendance. Parmi les procédures thérapeutiques, les plus efficaces, à leurs yeux, sont la clarification et la formulation explicite par le thérapeute de sentiments qu’eux même n’avaient approchés que de manière floue et hésitante
Pour inspirer confiance, en ai-je finalement déduit, il n’est pas indispensable de manifester mécaniquement une parfaite égalité d’humeur, mais d’être vraiment soi-même. J’ai usé, entre autres, du terme « congruence » pour décrire la manière dont j’aimerais me conduire : il exprime l’adéquation nécessaire entre le sentiment que j’éprouve ou l’attitude que j’adopte d’une part, et ma perception de ce sentiment ou de cette attitude d’autre part. Quand cette adéquation existe, je suis en harmonie avec moi-même, et je peux être ce que je suis profondément. Ce comportement, les autres, je le crois, le jugent digne de confiance
L’hypothèse sur laquelle repose cette approche tient en quelques mots : l’être humain a en lui d’immenses ressources, qui lui permettent de se comprendre lui-même, comme de modifier sa propre image, ses attitudes et son comportement volontaire, et ces ressources peuvent être exploitées pour peu qu’on leur offre un climat caractérisé par des attitudes psychologiques facilitatrices
Trois conditions doivent être remplies pour qu’advienne cette ambiance propice à l’épanouissement :

  • L’authenticité, la vérité, ou la congruence
  • La disponibilité, l’ouverture, l’affection, la valorisation, bref : un regard inconditionnellement positif
  • Une compréhension empathique

Elle se donne pour but de libérer cet élan vital
Etre soi-même n’a pas de prix
Congruence : congruence du moi et du vécu. Ce concept fondamental est issu de l’expérience thérapeutique. Il décrit le processus par lequel l’individu accommode l’image qu’il a de lui-même pour l’ajuster à son vécu, une fois que celui-ci a fait l’objet d’une symbolisation pertinente. Prenant conscience, par exemple, de la haine qu’il éprouve pour son père, ou de ses tendances homosexuelles, l’individu va réaménager son image de soi pour y intégrer ces caractéristiques qui, précédemment, la contredisaient. Une fois que le vécu a fait l’objet d’une symbolisation pertinente et, sous cette forme, a été intégré à l’image de soi, on peut parler de congruence, ou de concordance, entre le moi et le vécu. Un individu capable de symboliser et d’assimiler avec pertinence la totalité de son vécu serait un individu totalement intégré. Si cette symbolisation et cette assimilation ne sont que partielles, limitées à une relation ou à un moment particuliers, on dira que l’individu est partiellement congruent. Synonymes au sens large : intégration, authenticité, plénitude.
Peut-être l’existentialisme donnera-t-il naissance à une école qui ferait davantage de place à l’être humain, dans sa subjectivité ?
Rogers : « je me rends compte sans cesse davantage que les seuls apprentissages qui m’intéressent sont ceux qui influencent significativement le comportement ». « J’ai désormais, le sentiment que le seul savoir qui influence vraiment le comportement, c’est celui qu’on a découvert et qu’on s’est approprié soi-même. »
J’ai le sentiment que nous sommes, dans le domaine éducatif, confrontés à une situation totalement inédite où notre avenir est conditionné par l’objectif suivant : faciliter le changement et l’apprentissage. Savoir, aujourd’hui, c’est savoir apprendre, savoir s’adapter, savoir changer ; c’est savoir qu’aucun savoir n’est définitif et que la connaissance n’a d’autre fondement assuré qu’une quête incessante. Dans le monde d’aujourd’hui, le seul objectif éducatif qui ait un sens, c’est l’adaptabilité, c’est-à-dire la foi dans un processus plutôt que dans un savoir figé
Qu’est ce qui facilite l’apprentissage :

  • L’authenticité
  • La valorisation, l’acceptation, la confiance
  • La compréhension empathique

Les psychologues, les travailleurs sociaux, les pasteurs, les médecins, et bien d’autres, passent leur temps à aider leurs clients à régler des situations, à assumer des changements, à vivre des émotions et à prendre des décisions difficiles.
Richard Farson « les gens qui sont confrontés à un problème sont les mieux armés pour le résoudre »
Rocher : « la nouveauté radicale de cette approche est dans son objectif, qui est de renforcer l’indépendance de la personne, sans tout miser sur le concours direct du psychologue. Plutôt que sur tel problème qu’il s’agirait de résoudre, elle est donc centrée sur un individu dont on aide l’épanouissement, de manière qu’il puisse non seulement faire face à ses difficultés, mais les affronter ultérieurement avec une plus grande maitrise. S’il progresse dans la gestion de ce premier problème, et parvient à le traiter dans un esprit d’indépendance, de responsabilité, de clarté et de rigueur accrues, il appliquera ce même esprit aux autres problèmes. Plus précisément encore, notre approche s’appuie avant tout sur l’élan vital qui porte l’individu à se réaliser, à se bien porter à s’adapter. La thérapie ne consiste pas à le prendre en mains, ni à l’inciter à se prendre en mains, mais à libérer son potentiel d’épanouissement et de développement, et à lever les obstacles qui ralentiraient sa marche en avant »
Whyte « à chaque instant l’inconscient précède le conscient sur le chemin de l’unité d’émotion, de pensée et d’action »
Notre sagesse ne limite pas à l’intellect ; celle de notre organisme pris dans son ensemble, comme sa détermination, va bien au-delà de la conscience
Rogers affirmait qu’en laissant vivre et s’exprimer, chez l’individu, une large gamme d’émotions et d’idées, on ne lui permettait pas seulement une existence plus satisfaisante, mais aussi un comportement social plus abouti.
Un client qui devient vraiment ce qu’il est. En particulier :

  • Nous serions beaucoup plus à l’aise, parce que nous n’aurions rien à cacher.
  • Nous pourrions nous concentrer sur les vrais problèmes au lieu de nous épuiser à démontrer notre moralité et notre cohérence
  • Nous pourrions consacrer notre imagination créative à la solution de ces problèmes plutôt qu’à notre auto-justification
  • Nous pourrions faire ouvertement état à la fois de nos intérêts égoïstes et de la compassion ou des préoccupations que nous inspirent les autres pays, et permettre à ces sentiments contradictoires de trouver un équilibre acceptable à nos yeux
  • Notre leadership pourrait librement évoluer, parce que nous ne serions pas liés par une image rigide de ce que nous avons été, de ce que nous devons être ou de ce que nous devrions être
  • Nous inspirerions beaucoup moins de crainte, parce que les autres Seraient moins enclins à nous soupçonner d’arrière-pensées
  • Notre propre ouverture susciterait ouverture et réalisme chez les autres
  • Nous œuvrions à la solution des problèmes du monde sur une base réelle plutôt qu’en fonction des masques portés par les parties prenantes

3.Points importants

Vous comprenez dès lors pourquoi je ne vous invite ni à partager ni à rejoindre une philosophie, un credo, une doctrine tout ce que je peux faire, c’est vivre selon ma lecture actuelle de mon expérience, et essayer de donner aux autres la liberté et la possibilité d’approfondir leur propre liberté intérieur, car c’est ainsi qu’ils pourront approfondir leur propre interprétation de leur propre expérience, et lui donner un sens

4.Comment je la pratique

Dès le début; le client est averti que le psychologue ne détient pas les réponses, mais que la relation d’aide ouvre un espace où lui-même peut, avec un soutien, élaborer ses propre solutions aux problèmes qu’il rencontre

5.Comment j’ai pu l’intégrer dans ma philosophie de vie

L’authenticité dans la transparence, c’est la sagesse même
J’en suis arrivée à croire que ce « quant à soi » individuel, ce droit qu’à chacun d’utiliser son expérience comme il l’entend, et d’y découvrir son propre sens, font partie des potentialités les plus inestimables offertes par la vie

Conclusion :

Cette approche est donc, dans son essence, une manière d’être qui s’exprime à travers des attitudes et des comportements créateurs d’un climat propice à l’épanouissement. Au fond, il s’agit davantage d’une philosophie que d’une simple technique, ou d’une simple méthode

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