Descriptif :
Ce dont on ne peut parler, il faut le taire. Cette dernière proposition du Tractatus de Ludwig Wittgenstein résume assez bien l’approche exigeante de la Thérapie Brève Solutionniste (TBS) développée par Steve de Shazer et Insoo Kim Berg : au lieu de s’attacher à rechercher les – hypothétiques – causes du problème, aidons le client à se construire ses propres solutions. À cet effet, le thérapeute – tout comme son client – ne dispose que d’un outil : le langage.
Il importe donc d’écouter scrupuleusement, d’écarter toute interprétation personnelle et toute attitude dirigiste, de bien poser les bonnes questions : simple, pas facile, comme aimait à le rappeler de Shazer.
Au-delà des miracles vient à point nommé actualiser la pratique de la thérapie brève solutionniste. Y sont développés – et exemplifiés par de magistrales séances de thérapie (de Shazer, Berg, Dolan) – les concepts de base de l’approche et ses interventions majeures : question (du) miracle, exceptions, questions à échelle. Le texte est ponctué par les interrogations des auteurs et les citations du décapant philosophe autrichien, dont le minimalisme radical rappelle si fort celui de Steve de Shazer.
Ce livre vient aussi remettre en question certaines idées reçues sur la TBS, qui ne rejette en rien les émotions et les problèmes mais en propose une approche différente. Austère, la TBS ? Nullement, même si, comme le dit de Shazer, elle s’apparente davantage à la finesse d’un trio de jazz qu’à l’exubérance d’un big band.
Au-delà des miracles : un vibrant hommage à l’ « écoute respectueuse » de Steve de Shazer et Insoo Kim Berg, trop tôt disparus, un outil essentiel pour le thérapeute confirmé comme pour toute personne travaillant dans le domaine des relations humaines.
1. Ce que j’ai retenu
« Quand je suis une règle, je ne choisis pas. Je suis la règle aveuglement »
En d’autres termes, quand j’emploie une règle que je maîtrise, j’agis de façon naturelle.
Wittgenstein
2. Les extraits de mes notes
Ce qu’il faisait était en apparence simple mais en réalité extrêmement difficile : tout en montrant au client un profond respect, il savait susciter chez lui l’espérance par son usage savamment réfléchi et délibéré du langage. De plus, il arrivait à faire paraître tout cela facile
3 principes :
- Si ce n’est pas cassé, on ne répare pas
- Si ça marche, faites en davantage
- Si ça ne marche pas, faites quelque chose de différent
- De petits pas peuvent amener à de profonds changements
Et d’autres
- La solution n’a pas forcément de lien avec le problème
- Le langage de l’élaboration de solutions diffère de celui nécessaire à la description d’un problème
- Nul problème n’est permanent
- exception
- L’avenir est à la fois création et négociations
- Ce principe indique que l’avenir est un lieu d’espoir où les gens sont les architectes de leur destinée
Lors du questionnement sur le passé du client, que ce dont ces derniers ne parlent pas est tout aussi important que source d’information que ce dont ils parlent
Il est bien plus profitable de demander à la cliente ce que penseraient les gens pour qui elle compte, ce qui lui permet de formuler ses préoccupations selon ses propres termes, méthode bien plus appropriée et efficace que de lui délivrer une leçon de morale
Combiné les échelles et la question miracle fon d’accélérer le processus
Les expressions « à la place de », « au lieu de », sont de formidables outils, portes d’entrée linguistiques qui invitent les clients ayant répondu par une négation à s’engager dans une riche description de la solution
Les questions d’ordre relationnelles font parties intégrante de la méthode
Si nous pensons que nos clients sont capables de décrire un problème, nous devons également croire qu’ils sont à même de nous parler de ce qui serait « mieux » que leur problème
4 bonnes raisons de poser la question miracle :
- Un bon moyen de créer des objectifs
- La question miracle comme miracle virtuel (ou la question miracle comme expérience émotionnelle)
- Se préparer aux exceptions
- La question miracle et la création d’un récit évolutif
Nous considérons le triptyque « sentir, penser et faire » comme les éléments interactifs d’une même description
Il est intéressant de clôturer le récit du miracle pour une question à échelle pour définir où se situe la personne par rapport à la réalisation de ce miracle : échelle du miracle
« Les 3 idées fondamentales » de Fogelin : « le primat de l’action sur la réflexion, les limites de l’explication et l’identification du sens par l’usage »
3. Points importants
Les gens font fréquemment précéder des déclarations importantes d’un « je ne sais pas… ». Nous recommandons vivement de garder le silence pendant plusieurs secondes, car nous pensons qu’il faut laisser à la personne le temps de réfléchir.
« Quoi d’autres » et « comment » : quand vous vous concentrez sur ce qu’ils ont fait pour améliorer leur état, vous allez invariablement accéder aux ressources et aux compétences des gens. Cette posture de curiosité bienveillante est extrêmement profitable à l’approfondissement de la description progressive de la solution
4. Complément d’information
Cette méthode fait partie intégrante de ma formation en Coaching Orienté Solution.
Cela nous permet de contourner la difficulté (le changement), « qu’est ce qui change une fois que ça a changé ? »
Nous récupérons les ressources actionnables et les actions, puis les ramener dans le présent pour une expérimentation !
5. Comment je la pratique
Nous pouvons faire un scénario à la semaine ou journée entière (surtout dans un cadre d’un problème relationnel). Il faut beaucoup de détail sur les actions et les comportements.
- Nommer les ressources avec la personne et les noter
- Possibilité de combiner les différentes techniques (échelles, exception, miracle) – chacun adapte à son style et celui de la personne par rapport à au moment
6. Comment j’ai pu l’intégrer dans ma philosophie de vie
La créativité permet à notre cerveau/mental de se libérer de l’emprise du corps et des normes.
Il est naturel – comme l’enfant le fait – de se servir de ses « pouvoirs » pour dépasser les limites et voir qu’au fond, il est existe des moments d’exceptions dit « miracle ».
C’est comme l’attitude positive, nous cherchons en nous ce qui est positif tout en accueillons le négatif.
Conclusion :
« Ce n’est que lorsque nous repoussons la question « Pourquoi ? » que nous percevons les faits qui sont importants et qui nous mènent ensuite, dans nos recherches, à une réponse »
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